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6 novembre 2006 1 06 /11 /novembre /2006 14:34
C'est une question de pas à franchir. La première ligne est toujours la plus difficile à écrire. Non pas que l'inspiration manque... Au contraire même, les idées fourmillent, ne s'arrêtent pas de voltiger, d'attiser l'envie de coucher des histoires, d'accoucher d'un chef d'oeuvre. Reste que l'on imagine à chaque éclair de génie le roman écrit, imprimé, relié, distribué et acheté... Le bandeau du Goncourt barrant la couverture, tout en faisant fi du temps à y consacrer. Mais le problème est ailleurs, au fond de soi, dans un endroit reculé et capricieux : la confiance. Comment peut-on écrire, se confier à un lecteur, sans tomber dans le cliché, le ridicule, la prétention ? Parce qu'enfin, quel narcissisme, quel culot que celui de prétendre être écrivain ! Certains pensent, à l'inverse, que l'écrivain en profite pour guérir ses angoisses, son mal-être. En somme, les mots remplaceraient son psychiatre. Une thérapie à moindre coût qui, pour 15 €, soulagerait - en plus - des dizaines de lecteurs : "C'est tout à fait ça ! Exactement ça ! J'aurais pu l'écrire..." Oui mais voilà, c'est pas vous l'auteur, c'est lui ! Et lui de son côté doit vivre avec ses spasmes d'écriture, ses TOC, ses peurs, les accepter, les élever, les parquer... Sans se flinguer. Alors, oui, l'écriture lui permet de supporter tout ça. Pour sa part, pensait Paul en démarrant son bouquin, il allait falloir creuser bien profond dans ses souvenirs, ses regrets, ses remords, ses "aventures". Un travail de fossoyeur, mais à l'envers.
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commentaires

E
On sait bien que Paul ne tombera pas dans le ridicule et encore moi dans la prétention. On sait juste qu'il doit le faire parce que c'est un moyen d'expression qu'il lui convient et qu'il maitrise. Et pour nous, lecteurs, c'est un plaisir. Allez Paul, prend ta belle plume...Histoire de deterrer ces cadavres et de les libérer.
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