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26 février 2012 7 26 /02 /février /2012 15:52

"Yaprağın rengi sarıya dönünce, Bilir ki yakındır düşmesi..." A la manière d'un derviche, la voix de Gökhan Tepe tournoyait dans les airs, donnant au soleil une chaleur nouvelle. Une sensation vraie d'ailleurs. Les petites fontaines, qui parsemaient les allées du complexe hôtelier, peinaient du coup à rafraîchir l'atmosphère. Tant mieux. Nous étions là pour nous adonner au plaisir de ne rien faire, de suer ce qui abimait habituellement notre quotidien. Et force était de constater que cela nous réussisait plutôt bien. Chacun avait pris ses marques. Son rythme. Son temps. Le recul nécessaire pour oublier humidité, fraîcheur et turpitudes. Dans ces moments-là, il devenait plus simple de réfléchir. Comme le soulignait Orwell, le crime de penser n'entraînant pas la mort, il m'importait de revenir sur les interrogations qui oscurcissaient mon existence... D'où les précédents #01 et #02 ! Rien de bien glorieux, juste des mots couchés vite-fait et à peine bien-fait, mais des lignes qui me permettaient toutefois de balayer mes peurs, de les transformer en opportunités de croire enfin en l'Autre. Cet autre, véritable Adversaire avec un A majuscule. Cet autre, surtout, qui, faute de vous comprendre, ne cesse de gâcher votre vie. Cet autre qui, finalement, campe au fin fond de vous-mêmes ! J'arrivais au seuil de mon quarantième anniversaire, le moment propice, paraît-il, pour se retourner, faire le point, découvrir - ou recouvrir - les traces que nous laissons par-ci par-là... Bref ! Accepter son "moi". A bien y regarder, mes traces étaient nombreuses, stigmates d'une vie hâchée, faite de décisions et de rencontres toujours assumées parfois regrettées. Je ne suis pas le seul ; le parcours de chacun est ainsi. Nous avançons en évitant le plus possible de nous détourner d'objectifs plus ou moins précis, sans penser au lendemain, afin de dresser les murs d'une vie que l'on souhaite exemplaire. Exemplaire, mon cul ! Les années passent, les amis et nos témoins aussi, lassés, épuisés ou plus simplement disparus... De son côté, comme autonome, la vie s'emballe, suit des trajectoires variables pour ne pas dire incontrôlables et nous oblige à construire. Enfin certains construisent ; d'autres comme moi remettent toujours à demain, effrayés qu'ils sont... et effrayants ! Car, ce n'est pas la peine de le cacher, je suis effrayant. De bêtise, d'avanie et d'arrogance. Dans l'ombre de tous mes "crimes", il me faudra bien un jour ou l'autre passer à la caisse. Si ce n'est pas déjà fait.

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26 février 2012 7 26 /02 /février /2012 00:07
"Quelqu'un pourrait-il me dire ce que pensent les gens de moi ?" Arnaud Fleurent-Didier dévoilait sa vie dans mes oreilles. Tout autour, le soleil assommait. Les gens. Les oiseaux. Les fleurs. Seules les ridules de la piscine, poussées par le vent léger, donnaient une vie aux paysage. Le reste n'était que silence des yeux. Même le "maître-nageur", pourtant censé être l'ultime vigie, s'était figé. Douce torpeur... Comme dans les pages de L'Etranger : étourdi par le soleil, prêt à l'irréparable. Il ne faut pas trouver la vie trop belle... C'est ce que je pensais depuis si longtemps qu'à force, je passais mon temps à dénicher un vert pas trop vert, une paix si possible vénéneuse et une femme tout sauf amoureuse. Les superlatifs étaient passés de mode. Ils ne donnaient pour moi ni le goût ni la réalité des événements et encore moins des sentiments. Ils transfiguraient tout ce qu'ils adossaient, rendant la vie probablement meilleure mais nous murant certainement dans l'aseptisé, le contentement béat. Nous nous y accrochions, nous y attachions, nous y suspendions... Par peur de retomber, de nous retrouver face à la cruelle simplicité de la vie : les vrais sens sont si effrayants. Alors chacun se leurrait par confort, bien décidé à ne jamais tout recommencer, à ne jamais reconstruire les pans de ce rêve éveillé, ce cabanon dans lequel notre esprit survit plus qu'il ne vit. C'est paradoxalement ce que je faisais et fuyais. Plus de prison, plus de croyance... Juste un naturel sincère, une vie réelle et non idéelle. Peut-être fallait-il repartir à zéro et se dire que la vie est belle pour enfin modifier le filtre qui nous barre le quotidien... Ce filet retenant espoirs et souffles d'air pour conserver à chacun un minimum d'élégance "retenue". Bref ! la fierté. Je ne voulais plus me poser cette question. Alors qu'Arnaud Fleurent-Didier se demandait si l'on peut vivre autrement - on est un con d'ailleurs -, je lui répondis "non" mais penser ou agir différemment "oui". A regarder les gens autour de cette piscine, la certitude était flagrante que rien ne peut être écrit. Nous avons viré, sombré ; nous nous sommes relevés, défendus. Y compris cette femme si belle sur son transat. Belle et vieille. Le temps passe et pousse à devenir une femme, un homme, responsable, raisonnable et confiant. Tout ce que jeunes, nous rejetions. "On ne m'avait pas fait pour ça... On ne m'a pas laissé le choix." Grandir, c'est cet aveu. Comprendre que les rêves d'avant ne sont que chimères lorsque nous les confrontons aux autres. C'est cette société qui nous bouleverse, nous amène par les reniements, les souffrances, les trahisons et, aussi, les succès à devenir cet adulte. A devenir quelqu'un d'autre comme dirait Benacquista. Voilà ! j'avais compris. Personne ne me demandait de guérir, tout le monde insistait pour que je comprenne. Seulement ! Ma bulle, mes mensonges, ce mythe créé ne servaient à rien... A part me maintenir dans un univers irréel, dans la coupe d'un champagne éventé. Scénario d'un roman ou d'une fiction, rien d'autre. La jolie femme d'à-côté avait dégainé sa "Royale". Moi ma "Marlboro".
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11 février 2012 6 11 /02 /février /2012 10:04

"Standing on a beach with a gun in my hand, staring at the sea, staring at the sand..." Killing an Arab de Cure résonnait dans ma tête. Quelques strophes perdues entre la froideur anglaise et la chaleur du Maroc. Tout autour la France exprimait ses contrastes, ses paradoxes : un peuple apparemment moderne et pourtant englué dans son passé, grandeur révolue. L'hôtel était bondé, planté au beau milieu de la Palmeraie. Rien d'authentique mais le goût, quand même, de l'ailleurs. Ailleurs... C'était mon leitmotiv depuis plusieurs mois. Fuir une réalité, un quotidien qui finissait pas oppresser, opprimer. Faute de solution immédiate - l'alcool et autres substances ne servaient finalement à rien... à part quelques plaisirs vains -, une agence de voyage, deux potes, trois billets et, voilà !, j'étais parti chercher ailleurs le nécessaire bien-être. Assis au bord de la piscine, une musique d'ascenseur en boucle depuis le matin, le temps passait. Prévisible. Nous étions en février : en France, les moqueurs avaient parié sur un 13°C. Ils n'avaient pas tort mais c'était toujours mieux que leur -9°C. En à peine moins de trois heures, nous avions sauté d'un univers à un autre sans état d'âme. "Tout mieux que ça !", pensions-nous. La question était toujours la même : pourquoi partir ? Pourquoi partir pour revenir ? Et la réponse, elle, dépendait de ce que chacun avait besoin de trouver : repos, oubli, rencontre... La liste pouvait être interminable tant la nature humaine était complexe voire en souffrance. Bref ! nous ne cherchions pas à savoir. Les problèmes étaient restés de l'autre côté de la douane : laissés là après un coup de tampon sur le passeport et le regard inquisiteur d'une douanière peu commode. Sur cette terrasse, tous les accents s'entrechoquaient, tous les styles aussi, toutes les vies avec leurs succès et leurs échecs marqués au fer rouge sur les visages de nos voisins. La femme larguée, en convalescence avec ses parents... impuissants devant sa détresse. L'animatrice russe en quête de sa vie, d'un "chez elle", d'une terre enfin. Le couple venu panser ses plaies : dernière chance de sauver une histoire commune. Les jeunes mariés, regards brillants, avides l'un de l'autre... Pour combien de temps encore ? La mère et sa fille, heureuses de se retrouver le temps d'une semaine. La femme seule, la tête dans son café, son livre, ses pensées... Abandonnée ? Venue ici pour qui, pour quoi ? Le mystère intriguait autant qu'elle était belle. Brune et bronzée. Terriblement seule. Chacun était donc là, dans un décor parfait pour démarrer une sombre histoire d'espionnage... Non nous n'étions plus dans le Casablanca des années 1930. Plutôt un roman d'amour ou un film catastrophe. Mais rien de tout ça n'était au programme : ils allaient tous passer une semaine ailleurs, se charger d'images, de souvenirs et repartir chez eux, de nouveau prêts à affronter ce quotidien si décrié et étonnamment si grisant. J'étais comme eux, penché sur mes notes, me demandant pour qui, pour quoi. Le serveur passa, essuya la table, embarqua ma tasse et balaya mes pensées.

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29 juin 2008 7 29 /06 /juin /2008 09:25

Nous nous étonnons d'être là, debout sous l'averse, le parapluie de nos émotions en main. Gris et figés. Nous demeurons en embuscade, à l'affût d'un "on-ne-sait-quoi" qui nous file toujours entre les pattes. Le temps passe, nous regardons les autres se détourner, nous les perdons, n'apercevons plus les sourires, juste leurs ombres. Les gestes du quotidien se raidissent, l'habitude l'emporte sur l'exceptionnel... Et dans nos costumes humides, le regard las, nous abandonnons la partie. Gris et figés. Sans avoir jamais combattu.
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24 mai 2008 6 24 /05 /mai /2008 17:50
Ce matin, Laure, je n'avais pas vraiment le temps de discuter. Non pas que tes propos m'ennuient ou que tes amis me mettent mal à l'aise... Non vois-tu, dans mon petit sac, j'avais enfin déniché Control, le film d'Anton Corbijn consacré à Ian Curtis... Tu sais, Ian, le chanteur de Joy Division. Depuis le temps que j'en parlais, que je reculais le moment, ce matin je n'ai pas pu résister : le DVD me tendait les bras et l'envie de me taper 1h30 de She's lost control, de Transmission en noir et blanc, a été la plus forte. Alors devant la boucherie, peu intéressé par les tracts, trépignant d'impatience, je ne me suis pas éternisé. Tout ça ne remet nullement en cause notre déjeuner... Même si tu as opté pour un dîner avec Ed.Me. Non non je t'assure ! Donc là, je l'ai matée, la vie de ce type mort à 23 ans. De ce mec qui a refusé de vieillir, de devenir un salaud. Comme quoi, on en revient toujours à la même question, à ce même besoin d'utopie. A bientôt Laure.

free music


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8 mai 2008 4 08 /05 /mai /2008 11:36
Il y a des jours où les tagada des Last Shadow Puppets permettent d'oublier les dialogues teintés de testostérone du Neuvième Escadron. Neuvième quoi ? "Escadron" Popeye ! Un blockbuster moscovite, sorte de Platoon raté sur la guerre en Afghanistan : pas celle-là, l'autre ! Entre la solitude du gilet par balle et la pertinence de l'alcoolisme viril, les deux bonhommes stylés d'Arctic Monkeys et des Rascals, limite sortis d'Amicalement Vôtre avec cols roulés, slims et franges, ont quelque chose de touchant : ils mériteraient d'être couchés sur pellicule (le numérique, c'est pour les branques !!!). Rien à voir avec la sueur, la suie et les regards vides de Sacha, Ivan et Iouri.
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26 avril 2008 6 26 /04 /avril /2008 15:22
The Go! Team, Huddle Formation, hier soir au 106... Normal qu'il fasse beau aujourd'hui.


Bottle Rocket


Titanic Vandalisme
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21 avril 2008 1 21 /04 /avril /2008 23:39
A la réflexion, les éléments d'une vie, aussi disparates soient-ils, forment un tout plus ou moins rationnel. Nous sommes ce que nous construisons au fil des années, forts de nos expériences, de nos maladresses, faibles de nos certitudes, de nos lâchetés. Il en va ainsi depuis toujours, reste à s'en convaincre et à accepter le jeu... Surtout que le temps n'est en rien responsable de tout ÇA.

Ceux qui croient qu'enfants, "demain", et seulement "demain", conditionne notre avenir, se trompent. Qui pourrait en effet exiger des enfants les mêmes contraintes face au présent que celles imposées aux adultes ? Personne... Et pourtant, l'erreur, l'habitude ou encore les facilités d'hier se répercutent avec d'autant plus de force qu'elles s'inscrivent dans nos histoires personnelles depuis LE premier jour. Bref ! Derrière ces phrases volontairement pompeuses, nous sommes paradoxalement le résultat de nous-mêmes, à la fois élèves et professeurs, à la fois conseillés et conseilleurs.

Nous sentons le mal, discernons le bien, menons notre vie, bifurquons à l'occasion le tout en fonction d'un vécu... En même temps, nous nous autorisons à l'aventure, à l'espérance. Une espérance basée sur des images, souvent des rêves, des mirages dont chacun peut estimer la relative fragilité, et malgré ces feux clignotants nous fonçons, non pas tête baissée mais désireux une nouvelle fois d'apprendre. C'est ça notre moteur... Alors avais-je tort de parler d'animal froid ? Sans aucun doute : le choix n'entraîne pas le reniement de ses idéaux, il tourne des pages. Seulement des pages qui restent à jamais écrites.
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5 avril 2008 6 05 /04 /avril /2008 19:41
J'ai longtemps hésité. Entre le gros pouce de Mark Knopfler et les lignes de basse de Sting. Après moult hésitations, le temps de vérifier que le chanteur de Dire Straits n'avait nullement besoin de mediator, j'ai opté pour Damien Rice. A vrai dire, je ne connaissais rien de ce type il y a encore deux ou trois jours. Rien sur lui, rien sur sa comparse Lisa Hannigan, rien sur "9 Crimes", rien sur "The Blower's Daughter". Un véritable crime de lèse-majesté, paraît-il. Alors l'intiative devrait corriger l'oubli, se caler avec l'air du temps... Ou plutôt modérer le tempo du moment.
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22 mars 2008 6 22 /03 /mars /2008 19:11
Sur ce site, j'ai publié 222 articles en deux ans et demi. 222 tranches de ma vie, 222 instants saisis au vol de mes passions, de mes angoisses, de mes rêves. 222 moments qui n'arrivent toujours pas, je le regrette, à se concrétiser, à déboucher sur mon idéal. Cet espace devait m'aider à me trouver, à choisir entre la réalité et le vide. Mais choisir, trancher dans le vif, se décider n'est jamais simple... Par peur des conséquences ou tout simplement par incompétence. "Laquelle des deux cases est correcte ? La deuxième, baby." Bref ! Je n'irai pas plus loin. Faute de tout, je préfère me corrompre, accepter ce que je n'ai jamais voulu être. Certains comprendront, ceux avec qui les pactes ont un sens. Ces 222 articles ne me ressemblent plus, ils sont liés au passé, aux amis, aux ritournelles qui m'accompagnaient. Ils sont à l'image de mes paradoxes : je suis en train de devenir un animal froid. Je le sens. Je passe à côté de tout, ne retenant plus l'essentiel, du goût des choses à la chaleur des sourires. Ni le sel ni le vent n'arrivent à se fixer sur moi... Ne reste que l'amertume. Preuve en est cette manière d'écrire, j'aligne les successions comme pour me persuader ou prendre conscience des choses. Je ne crois plus à la simplicité.
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