C'est le Figaro qui le dit. Et plus précisément Paul de Bruyne. Directeur général de Key Job Training, une société de formation belge spécialisée dans les technologies de l'information - pour ne pas dire un attrape-couillon -, celui-ci s'est penché sur les questions de rangement et d'organisation. Résultat, le belgo-formateur a mis au monde son concours du "bureau le plus chaotique" et délivré quelques vérités incroyables. Outre le fait qu'en rangeant son bureau, mes collaborateurs (si si j'en ai) peuvent poursuivre mon travail même en mon absence, Paulo la science nous apprend que le printemps est "propice aux grands nettoyages"... Dites moi pas que c'est pas vrai ! Mais l'information CHOC se cache dans sa neuvième révélation. Trois professions concentrent le plus de désordonnés impénitents : les avocats, les notaires et les... journalistes ! Tout est là... Je peux vous dire qu'au bureau, après en avoir discuté entre deux piles de dossiers pas rangés, nous sommes tous d'accord.

Le vent se lève... Le nouveau film de Ken Loach revient sur le conflit nord-irlandais. Un événement ? Un non-événement ? Toujours est-il que le vent aurait dû se lever il y a bien longtemps sur Belfast. Comment, pendant tant d'années, l'Europe naissante a pu se taire sur la guerilla urbaine que se menaient là-bas des bandes factieuses... ? Comment les pays de l'Union ont pu accepter ségrégations confessionnelles, discriminations sociales et violences gouvernementales sans broncher un seul instant ? Nous qui sommes si prompts d'habitude à nous insurger sur la situation en ex-Yougoslavie, en Tchétchénie, en Ethiopie..., sommes restés bien silencieux sur les affaires de la Reine Mère. Pas question de vexer un allié de premier plan. Pas question d'avouer au monde que les pays civilisés, les Occidentaux, eux aussi avaient leurs petites faiblesses. Qu'eux aussi, comme en Algérie, pouvaient se comporter comme des barbares, tuant des innocents, poussant à la violence des jeunes sans avenir... Pas question non plus d'envoyer des casques bleus gérer ce conflit au début des années 1970... Même si cela aurait peut-être permis de réduire le nombre des victimes de cette guerre interdite : 30.000 ! Finalement, comme en Palestine, nous sommes coupables. Coupables de notre lâcheté. L'IRA, c'est nous, les attentats, c'est nous... Parce que nous nous sommes tus pour ne pas cailler le lait de la Reine Mère.

Si nous devions résumer notre vie en cinq dates, quelles seraient-elles ? Quels seraient ces moments magiques où tout a basculé, grandi, changé ? Pour le pire ou le meilleur car pourquoi ne garder que le meilleur : notre vie n'est-elle pas faite de succès, d'échecs, de rebonds, de pelles inoubliables... De celles qui vous marquent à jamais ou vous laissent sur le carreau un temps incalculablement long. Et le simple fait de se poser la question me pousse d'ailleurs à replonger dans les eaux troubles d'un passé parfois brillant parfois glauque. Sans aucun discernement : tout s'entremêlant pour reconstruire une histoire jamais aussi simple qu'on le souhaiterait. Comme nous ne sommes pas des machines, nous oublions rapidement le jour, ne conservant au mieux que le mois si ce n'est l'année. Et encore ! Je ne me rappelle pas de l'année où j'ai fait mes premier pas... Disons que cela devait être en 1974. Enfin j'espère ! En attendant, résumer à cinq instants une vie de 32 ans et des poussières, c'est léger. Comment balayer mes premiers pas (1974 ?) -, mes premières amours (Emmanuelle si tu m'entends... Ça devait être en 1978), la mort de mon grand-père (1982... Promis je ne pleurs plus ! Mais si tu pouvais revenir juste pour imiter le bruit de la chouette), mes premiers albums de New Order (1987), la sortie de Violator (1989), mes premiers pas sur une planche (1989), le goût du Gin Fizz (1989... Décidément 1989, quelle année !), le bac (1991), la Sorbonne (1996), le journalisme (1999), ma première souffrance (2003)...? Oui comment balayer tout ça pour ne retenir que l'essentiel, pour ne retenir que cinq dates alors que toutes m'ont construit, toutes ont forgé mes rêves, mes souvenirs, mes ambitions, mes idéaux. Alors non, je ne peux choisir. Et je ne veux pas. Pourquoi ? Parce qu'au final, ça fait mal. Parce qu'au final, choisir, c'est détruire certains moments et que je n'ai pas envie de faire de jaloux parmi mes souvenirs. Il y en a beaucoup trop... Surtout pour une épitaphe.

Qui est cette femme assise devant moi ? Au fil des mois, l'idée ne nous vient même plus à l'esprit de nous interroger sur celle(s) qui partage(nt) nos vies. Et pourtant ! Qui sont-elles ? Sont-elles le reflet de cette petite demi-heure passée entre l'oreiller et le chocolat froid le matin, de ces messages qui rythment nos journées ou encore de ces soirées assommées par nos journées ? Nous ne connaissons finalement pas grand chose d'elles. Elles vivent là à nos côtés toujours à 10.000 à l'heure, rient de nos airs d'enfants gâtés, soupirent devant nos blagues d'adolescents attardés et brillent entre nos mains d'hommes maladroits... Et ? Rien ! Si nous nous efforçons de rassurer leurs angoisses, histoire d'acheter une paix sentimentale à moindre frais, nous ne cherchons pas à les comprendre. À saisir le pourquoi comment de leurs peurs quotidiennes. Preuve supplémentaire que l'homme reste un animal, intelligent certes mais surtout égoïste.

Ceci est un appel. Un appel à Carrie... Je n'irai pas jusqu'à dire que tu nous manques, mais malgré tout, si si, tu nous manques. Que ce soit moi, hapidea, Anne..., tous regrettons cette chanteuse hors pair, ce monument de la communication, ce tempérament de feu, cette amatrice de hockey, cette partenaire d'escrime. Bien entendu, ton remplaçant est à la hauteur des espoirs que nous fondions en lui : bonne humeur, professionnalisme... Mais tout de même Carrie, tu peux pas passer par Rouhan pour "take a glass" ?